Les sociétés civiles de placement immobilier ont pour but de distribuer des dividendes aux associés grâce aux loyers qu’elles perçoivent. Les investisseurs s’interrogent aujourd’hui sur la pérennité de ces actifs pierre-papier avec la crise sanitaire actuelle. Seront-ils en effet impactés par la crise ?
Les SCPI sont des actifs pierre-papier et donc des véhicules de placement non tangibles. Cependant, elles ne sont pas aussi touchées que les produits du marché boursier qui connaissent à ce jour une forte période de turbulence. C’est l’immobilier que les SCPI utilisent, et celui-ci a toujours su se montrer solide en période trouble. Investir dans l’immobilier c’est placer son argent sur de l’actif à conserver sur le long terme. Il en va de même donc en ce qui concerne les SCPI, et une éventuelle absence de dividendes pourra être récupérée dans les mois à venir, en particulier si le marché n’a pas été trop malmené et si les lésions ne sont pas profondes. Une durée prolongée de la crise risque en effet de déstabiliser certaines SCPI qui n’ont pas correctement ficelé leur stratégie de sécurisation pour faire face à une crise d’envergure.
La plupart des SCPI sont bien armées pour tenir la route grâce aux dispositions suivantes :
- la diversification de leur support. Cette diversification concerne plusieurs domaines. D’abord la typologie de l’immobilier, afin d’intéresser différents locataires. Ensuite le secteur d’activité : les immeubles sont exploités aussi bien dans le tertiaire (immobiliers de bureaux et de commerces) que dans d’autres domaines tels que la santé, la petite enfance, l’éducation et l’hébergement seniors entre autres. La diversification est aussi adoptée pour les jeunes SCPI et ce, du point de vue géographique, en tirant profit non seulement du marché immobilier local, mais aussi de celui à l’international.
- la constitution d’une réserve, dans laquelle la SCPI va puiser en cas de coup dur. Cette réserve est appelée report à nouveau. Ainsi, la SCPI pourra continuer à « survivre » pendant une certaine période (mesurée en jours).
- la mise en place d’une stratégie de coopération avec les locataires en ce qui concerne les versements des loyers. Les locataires en difficulté pourront échelonner leur paiement, voire les reporter. Selon les recommandations de l’AMF, les loyers des TPE pourront même être gommés – toujours pour celles qui sont en situation de précarité financière avancée. Toujours est-il que cette mesure ne doit pas s’étendre sur une période de plus de 3 mois, ce qui génèrerait en effet des répercussions néfastes pour la trésorerie de la SCPI.
Les SCPI de grande taille sont celles qui privilégient au mieux la diversification et donnent lieu à une meilleure capitalisation. Ce qui fait d’elles des actifs solides et parés à toute éventuelle secousse sur le marché économique. Quant aux SCPI de petite taille, il vaut mieux les choisir en fonction de l’expérience de la société de gestion qui devra posséder suffisamment d’expériences et de savoir-faire dans leur gestion, afin que leur survie soit garantie.
Quelles conséquences possibles à la sortie de crise ?
Les investisseurs devront probablement supporter une éventuelle baisse du prix de la part – mesure pénalisante pour les détenteurs de parts mais plutôt encourageante pour les nouveaux souscripteurs. Les détenteurs de parts actuels risquent de réaliser de la moins-value certes, s’ils décident de revendre leur SCPI pendant cette période critique. D’autant que les nouveaux acheteurs se montreront doublement vigilants, ce qui rendra les transactions peu liquides. Il est donc recommandé de toujours conserver ses parts puisque, comme nous l’avons énoncé plus haut, cette tendance à la baisse sera vite rectifiée à la sortie de crise et l’éventuelle baisse de rendement sera gommée au fil du temps.